La naissance du buggy BUFFALO
Roland Beilé, de retour d'un séjour aux USA, a pris conscience de l'ampleur du phénomène dune-buggy outre–-Atlantique, et entrevoit l'arrivée imminente d'une dynamique semblable en Europe. Il dit à André Koenig :
" voilà ce qu'il faut faire : tu prends le châssis de la 701 et tu y mets la coque du buggy. Tu les fabriques, et moi je les vends."
Ce sera chose faite.
BUFFALO, UN DUNE - BUGGY 100% FRANÇAIS
Au sein de son agence de publicité, Roland Beilé crée alors un département chargé de la commercialisation de ce buggy européen : automobiles BUFFALO. Cette dénomination qui sonne bien, suggère aussi implicitement la culture américaine dont l'image alors est fort porteuse : n'oublions pas qu'un yankee vient de marcher sur la lune en juillet 1969 !
Beilé, tout en s'inspirant largement du MANX et de ses lignes et proportions proches de la perfection, réalise un dessin propre au BUFFALO. Koenig s'attache à l'aspect purement technique. Il est pour nos deux amis hors de question de s'engouffrer dans le même entonnoir que tous les autres fabricants de buggies de la planète, qui réutilisent invariablement la sempiternelle plate-forme Volkswagen.
Le châssis tubulaire à poutre centrale de
L'accueil réservé au "BUFFALO, le dune-buggy 100% français" est chaleureux. Les commentaires des journalistes sont élogieux. Les premières commandes arrivent, motivées par des essais avantageux ainsi que par une publicité attrayante et dynamique dans les magazines spécialisés. Dans l'urgence, pour pouvoir répondre rapidement à la demande, André Koenig est contraint d'utiliser les tuyauteries de chauffage de l'usine de Colroy pour réaliser les châssis ! A l'évidence, le BUFFALO a rendez-vous avec le succès, mais au détriment de la jolie berlinette Sarap 701 qui est hélas mise entre parenthèses.
Mais les deux compères ne se reposent pas sur leurs lauriers. Une version plus performante basée cette fois sur la mécanique de
LE BUFFALO, UNE VRAIE BÊTE DE COURSE
Fin 1970, une manifestation d'envergure se profile à l'horizon .
Le jour J, Beilé et deux de ses amis, Roland Stuttgen et Gérald Meyer sont sur la ligne de départ aux côtés du gratin des pilotes de slalom français. La modeste "équipe d'usine" BUFFALO amuse et intrigue, attirant à la fois sympathie et sarcasmes ; mais à la fin de la journée, le BUFFALO est la voiture la plus entourée : Roland Stuttgen s'est classé 10ème, Gérald Meyer 4ème, tandis que le « patron » lui-même réalise tout bonnement le meilleur temps absolu, au nez et à la barbe de tous les spécialistes.
La presse nationale ébahie relaie abondamment l'événement. A partir de là, en vieux briscard de la communication, Roland Beilé ne cesse de mettre en avant dans ses publicités les indéniables qualités de bête de course du BUFFALO.
Le petit buggy réédite régulièrement ses exploits aux mains de pilotes de talent : Roland Beilé lui-même, Claude Delacôte, Francis Roussely, Bernard Chambon, Guy Fréquelin, parmi bien d'autres, font parler la poudre tandis qu'une ultime version encore plus rigide est proposée. Le BUFFALO est également disponible "clés en main" désormais. Mais alors que
MONTE EN KIT, HOMOLOGUE PAR TYPE !
Le nouveau partenaire d'automobiles BUFFALO, qui s'empresse de transférer l'usine dans des locaux plus vastes et plus accessibles, à Sundhouse, dispose de moyens importants et semble bien décidé à les miser dans l'aventure. Alors que chaque BUFFALO était jusqu'ici homologué individuellement, Roland Beilé et le directeur de la "nouvelle" SARAP, Mr Danon, envisagent de proposer des démarches simplifiées aux acquéreurs. Trois BUFFALO sont fracassés violemment contre le redoutable mur en béton de l'UTAC à Monthléry. Des test d'homologations sévères sont effectués par cet organisme réputé intraitable.
Et ce qui semble tenir d'une naïve gageure aboutit en juin 1972 lorsque les pouvoirs publics acceptent l'homologation "par type" du Buffalo PAM1. L'acheteur d'un kit peut désormais, à condition de respecter scrupuleusement un cahier des charges rigoureux, présenter son buggy fini au constructeur. Si le montage correspond en tous points, on lui remet un certificat de conformité qui permet l'obtention instantanée de la carte grise sans passer par le Service des Mines. Cette méthode exclusive est absolument inédite en France… et à travers le monde. Elle redonne un coup de fouet important aux ventes du BUFFALO. Près de 300 exemplaires sont ainsi mis en circulation entre juin 1972 et mai 1974.
Et soudain patatras !
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